Au final, pour les joueurs, le seul vrai intérêt des F2P est de pouvoir tester gratuitement un jeu quasi complet. Mais le budget s'envole une fois que le joueur est accro au jeu, le coût pour jouer à un F2P (dans les 50 € par mois) rejoint alors celui d'un jeu payant traditionnel. Par ailleurs, les F2P en favorisant les clients fortunés créent un déséquilibre avec des joueurs aux budgets plus modestes, extrêmement gênant dans des jeux basés sur des combats joueurs contre joueurs. Sans budget significatif, certains F2P sont franchement injouables. A cela se rajoutent certaines pratiques commerciales douteuses comme de vendre aux joueurs des objets à durée limitée, les obligeants ainsi à repasser constamment par la boutique.
Facebook, par l'intermédiaire d'éditeurs spécialisés, propose de nombreux jeux gratuits. Les jeux sont souvent grand public et s'adressent à des joueurs occasionnels, la réalisation technique est moyenne pour des petits jeux sans prétention mais qui peuvent distraire quelques minutes par jour.
Le marché des Free to play
Avec le modèle économique traditionnel, un jeu qui se vend à quelques millions d'exemplaire fait partie des hit parades des ventes. Avec un Free to play, il faut plusieurs dizaines de millions de joueurs pour parler de succès et validé le modèle économique. Du fait de sa gratuité, même s'il n'est que de façade, le F2P attire facilement des millions de joueurs. Cependant l'immense majorité (plus de 80%) d'entre eux ne dépensera pas d'argent dans la boutique, même pas un euro symbolique ! Par ailleurs, les achats étant des micropaiements, il en faut donc une quantité importante pour rentabiliser le jeu. Le F2P a donc besoin impérativement de bénéficier de l'effet masse pour être viable.
Le Free to play a cependant un avantage, basé sur une communauté importante de joueur, il possède une durée de vie bien supérieure aux jeux traditionnels, certains existent même depuis plus de 10 ans ! Enfin d'une qualité souvent légèrement inférieure (en matière de réalisation technique) aux jeux classiques, le F2P a un coût de développement moins élevé et il est donc plus facile à rentabiliser. Cela permet au F2P d'explorer des thématiques de jeu parfois délaissé par les jeux payants.
Contrairement à certains jeux payants comme World of Warcraft, les Free to play ne s'adressent pas exclusivement aux nolife ou à la communuauté de joueurs habituelle. Le public visé est souvent jeune, les trois quarts des joueurs de F2P sont des adolescents qui n'ont pas les moyens comme les adultes d'acheter un jeu traditionnel et encore moins de payer un abonnement mensuel.
Le quart des clients adultes, probablement les seuls à dépenser quelques euros dans la boutique, ont un profil casual. Ils ont les moyens mais pas le temps de jouer à des jeux payants. Par ailleurs, il ne se considère pas comme des joueurs, ne jouant que très peu aux jeux vidéos.
A noter que contrairement à beaucoup de jeux traditionnels, il y autant de joueuses que de joueurs qui jouent aux F2P.
Autres thèmes souvent proposés aux joueurs par les F2P sont les jeux massivement multijoueurs online (MMO) en particulier les jeux de rôle. Bien qu'ils se heurtent à la forte concurrence des jeux payants, les MMO F2P sont de plus en plus nombreux. Ils s'adressent à des joueurs qui n'ont pas les moyens ou l'envie de payer un abonnement mensuel. L'objectif des joueurs étant d'améliorer constamment leurs avatars, notamment par un meilleur équipement, il est assez facile de convaincre les joueurs d'acheter des objets, améliorations et autres bonus via la boutique officielle.
La progression des F2P dans le domaine des MMO s'explique également par la reconversion d'ancien jeu payant en Free to play. Cela offre à certains jeux une seconde vie et une chance supplémentaire de séduire les joueurs.
Ils existent de très nombreux free-to-play avec parfois des univers très spécialisés (par exemple pirate ou gangster), les jeux d'actions sont assez bien représentés. La qualité des jeux gratuits s'améliore et le modèle économique étant viable, ils attirent de plus en plus d'éditeurs.
Free to play : la fin des jeux payants ?
Le concept de jeu totalement gratuit sur le Web (ni achat de boîte de jeux ni abonnement à payer) est loin d'être une idée nouvelle. Il est probable que le premier Free to play soit aussi ancien que le Net avec un jeu style morpion. Certains se souviendront du vieux T4C datant de l'époque des modems 56 K, jeux abandonné par la suite malgré un petit succès auprès des joueurs car non rentable. Ce qui est nouveau aujourd'hui, c'est la qualité et le nombre de jeux actuels ou prévus. Largement de quoi s'amuser gratuitement. L'un des exemples les plus réussit est Heroes of the Storm. Mais où se situe l'intérêt des éditeurs ? Il faut bien qu'ils gagnent de l'argent, ne serait-ce que pour financer le coût de développement du jeu. Si l'on reprend l'exemple d'Heroes of the Storm, c'est assez simple, le jeu est certes gratuit mais vous pouvez acheter d'autres personnages, des montures et des apparences exclusives. D'autres jeux proposent une boutique qui vous permet d'acheter des objets, des compétences, etc. pour votre avatar.
Il semblerait donc que les éditeurs aient trouvé un moyen de gagner de l'argent avec des jeux (faussement ?) gratuits. C'est en tout cas un bon plan pour nous amis joueurs, au mieux on pourra jouer gratuitement, au pire on pourra tester un jeu presque définitif avant de payer. On peut se demander si ce nouveau modèle de distribution et de rétribution supplantera la distribution classique et payante des jeux vidéos. Certains prédisent déjà la fin des jeux payants, pour ma part je pense que pour les jeux solo le système traditionnel sera conservé. Par contre pour les jeux massivement online, on voit mal les joueurs acceptés de continuer à payer une boîte de jeu et pire encore un abonnement alors qu'ils auront la possibilité de jouer gratuitement avec quelques options payantes.
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